En traversant la frontière entre la Finlande et la Norvège, on quitte les moustiques pour retrouver l'air du large. En effet dans sa partie nord, le pays s'affine et la route longe obligatoirement la côte.

L'objectif de ce début de voyage est d'atteindre le point le plus septentrional de l'Europe, à savoir le Cap Nord situé près de la ville d'Honningsvag. L'arrivée dans cette ville réserve deux surprises: un dépôt de bus immense pour une petite ville et un décor somptueux. Si pour les bus l'explication viendra plus tard, pour le paysage inutile de patienter, car au seuil de l'hôtel on se trouve plongé dans un univers de roches, d'eau et de végétation rase qui vous remplit les yeux et vous dégage les narines. L'autre intérêt du lieu, c'est la contemplation du soleil de minuit. En effet, en cette période estivale et situé bien au -delà du cercle pôlaire, le soleil ne se couche jamais. Pour bénéficer de ce spectacle, il faut se rendre, bien évidemment à minuit, sur le promontoire du Cap Nord. Mais cette attraction est aussi au menu des bateaux de croisière, d'où les nombreux bus pour convoyer leurs passagers. Au début la féérie des couleurs est au rendez-vous mais plus minuit approche et plus les nuages gâchent la fête. Heureusement les cartes postales sont là pour vous présenter un astre parfait effleurant l'horizon à l'heure fatidique. Il reste tout de même la sensation étrange de voir presque comme en plein jour au coeur de la nuit.

Le même jour, non pardon le jour suivant, mais avec cette absence d'obscurité on s'y perd un peu, on prend obligatoirement la direction du sud pour admirer les peintures rupestres d'Alta et s'émerveiller devant la combinaison gagnante de sommets enneigés, de versants boisés et d'eau. Et il faut bien avouer que même si on se lève de bonne heure, la découverte d'un soleil déjà haut donne inconsciemment le moral. Ce qui laisse à penser qu'à contrario en hiver, l'obscurité quasi permanente doit elle peser sur l'humeur des gens.

Vient alors la découverte de la plus grande ville du nord, Tromso, qui présente une très belle cathédrale à l'architecture moderne qui joue parfaitement avec les réverbérations du soleil.

Pour rejoindre les Lofoten, une seule solution les ferrys. Une succession de trois traversées nous conduisent à la fois dans l'archipel des Lofoten mais aussi vers le mauvais temps. Sous la pluie et dans le brouillard nous ne ferons qu'effleurer les lieux en admirant les bateaux de pêche et les entrepôts de morue séchée. Contrairement à l'aller, l'itinéraire de retour vers le continent ne bénéficie pas de l'abri des terres et se révèlera mouvementé. Seul moment de répit au milieu de la traversée, un bref arrêt sur un ilôt avec les maisons blotties sur les quais.

Avec le retour sur le continent, on retrouve le beau temps qui permet d'apprécier pleinement aussi bien la sérénité de Mosjoen (brume matinale avec les reflets des maisons et de la montagne dans la rivière) que le tumulte de la cascade de Fiskumfoss.

En continuant cette descente vers le sud la Norvège prend de l'ampleur ainsi que les villes traversées. La première sur le chemin est Trondheim. Ville très aérée, avec une rivière bordée de constructions colorées et une cathédrale à la façade constellée de statues. Autre curiosité de ce port, une rue équipée d'un remonte-pente pour vélos, étonnant et vu nulle part ailleurs.

Pour la poursuite du voyage, on quitte l'air marin pour rejoindre une ville à la renommée internationale depuis la réussite de ses Jeux Olympiques d'hiver de 1994: Lillehammer. Située dans un décor vallonné et boisé, la cité recèle de belles maisons. Mais ce qu'il ne faut surtout pas manquer, c'est un détour par le musée Maihaugen qui dispose, dans un paysage verdoyant, de magnifiques maisons et églises anciennes originales déplacées de leurs lieux d'origine dans un but de conservation. Et même en dehors de cet éco-musée on peut admirer une très belle église en bois debout à Ringebu.